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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma

Age: 40 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8976 Localisation: Hexagone

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Posté le: Dim Juin 01, 2025 11:49 am Sujet du message: |
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Et ça, ça peut pas constituer un avis sur PP (avec la note de 10/10 j'imagine ?)  _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 48 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 12057 Localisation: Rhône-Alpes

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Posté le: Mer Déc 17, 2025 8:57 pm Sujet du message: |
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| Le Juge Wargrave a écrit: | Et ça, ça peut pas constituer un avis sur PP (avec la note de 10/10 j'imagine ?)  |
Pas avec un 10 car il m'a quand même manqué quelque chose d'essentiel : une intrigue !
Mon avis :
| Citation: | « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance. »
J'ai lu ce Cartel 1011 : Les bâtisseurs il y a plusieurs mois (au printemps il me semble) et je suis partagé : d'un point de vue documentaire je le trouve absolument remarquable et même nécessaire (voire salutaire - c'est dire !), en revanche d'un point de vue romanesque je le trouve... raté.
J'ose le mot car à la base je voulais adorer ce bouquin (je l'ai acheté en GF à sa sortie), mais à sa lecture j'ai été décontenancé par son manque d'intrigue. Ou plutôt par son intrigue qui ne démarre réellement qu'à partir du milieu, il m'a semblé. Et quand je parle d'intrigue, je parle de l'apparition des flics et du démarrage de leur enquête. Pour être tout à fait honnête, j'ai même eu l'impression que l'intrigue en elle-même ne commençait qu'à la fin du livre, et que ce 1er tome fonctionnait un peu comme une introduction à la suite. Le problème, c'est que sur plus de 500 pages, ça fait trop peu !
Pendant au moins la première moitié, les chapitres se succèdent, mettant en scène différents personnages (qu'on finit par retrouver quelques chapitres plus loin), comme une succession de nouvelles sur un thème (vaguement) commun. Mais c'est le lecteur qui imagine ou subodore les liens qui vont se tisser entre ces scénettes - et je suppose qu'on aura la confirmation dans le tome suivant. Autant j'aime beaucoup quand un auteur ne mâche pas tout le travail du lecteur et laisse des zones de non-dits, autant j'ai trouvé dans ce 1er opus que l'auteur abusait un peu de ce principe.
Et c'est là, je trouve, la grande différence entre un Don Winslow et sa trilogie Art Keller, même si évidemment on retrouve la même thématique du trafic de drogues internationalisé et mondialisé et ses liens avec les multinationales. Winslow n'oublie pas, lui, de créer une vraie intrigue dans La griffe du chien, à travers l'enquête que va mener Art Keller qui apparaît dès le 2e chapitre (si mes souvenirs sont bons). Avec Kopping, il faudra attendre plusieurs centaines de pages avant que l'enquête prenne forme.
Toutefois, ce qui à mes yeux sauve ce livre, c'est son exceptionnelle valeur documentaire, sorte de mise à jour terrifiante de La griffe du chien 20 ans après. Avec une écriture sèche et directe, sans fioritures, il dépeint les rouages plus ou moins souterrains d'un monde gangréné jusqu'à la moelle, à faire perdre espoir au plus chevronné des coachs en zénitude et développement personnel et à rendre misanthrope l'humaniste le plus convaincu ! C'est vraiment la lie de l'humanité qu'on croise dans ce roman, et c'est particulièrement éprouvant à lire tant il ne semble pas y avoir la moindre lueur d'espoir.
Bref, voilà pourquoi je ne peux pas mettre moins de 7 à ce roman, car il nous force à ouvrir les yeux sur les dérives insoutenables d'un système ultra-libéral qui considère le vivant - homme et animal - comme une matière première comme une autre, qui n'a aucune autre valeur que l'argent qu'elle peut potentiellement rapporter. Et quand ce sont de grandes entreprises multinationales qui, derrière leurs façades proprettes entretenues par leurs relations publiques et des médias corrompus, se comportent en sous-main comme les plus sauvages des criminels, c'est tout un système qui est pourri jusqu'à l'os et qu'il devient urgent d'abattre.
Voilà ce qui sauve à mes yeux ce roman qui, en dépit d'un manque cruel d'intrigue et de moteur romanesque, reste une lecture marquante et salutaire.
PS : Je l'ai lu avec intérêt pendant les vacances, donc avec des plages de lecture prolongées, mais pour celui qui ne lira par exemple qu'un chapitre par jour, je comprendrais qu'il s'agace et finisse peut-être même par laisser tomber. Non pas parce qu'il y a des longueurs, mais tout simplement par ce manque d'intrigue.
Et avec 7, je me considère comme assez généreux, car je suis conscient qu'on n'est pas ici au rayon "documentaire / non-fiction"... Et ça ne m'étonnerait pas que d'autres lecteurs plus sévères ne lui mettent même pas la moyenne pour cette raison.
7/10 |
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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